Quelques renseignements sur la dyslexie

 

La dyslexie est un trouble spécifique de l'apprentissage de la lecture, lié à une difficulté particulière à identifier les lettres, les syllabes ou les mots, qui se manifeste en l'absence de tout déficit visuel, auditif ou intellectuel et malgré une scolarisation adéquate. La dyslexie entraîne souvent des difficultés orthographiques associées.
 
Par ailleurs, le terme de dyslexie est le plus souvent utilisé pour renvoyer aux difficultés spécifiques qui se manifestent chez l'enfant au moment de l'apprentissage de la lecture.
 
La dyslexie a été reconnue comme un trouble du développement des acquisitions scolaires par l'Organisation mondiale de la santé en 1991 qui estime qu'elle touche de 8 à 12 % de la population, dont 5 à 15 % des enfants. Son diagnostic est établi au moyen d'un bilan pluridisciplinaire mené par un professionnel médical et divers acteurs appartenant à des professions paramédicales, bilan qui permet d'éliminer d'autres causes et de caractériser le type de dyslexie pour lui apporter les réponses les mieux adaptées en termes d'aménagement scolaire(*), prise en charge et remédiation.
 
Il s'agit d'un trouble cognitif : la méthode d'apprentissage de la lecture ou la qualité de l'enseignant ne peuvent pas rendre un enfant dyslexique. D'autres affections qui entrainent un rapport anormal à la lecture sont exclues de l'acception courante de la notion de dyslexie (par exemple, le cas de la dyspraxie). Les enfants dyslexiques ne parviennent pas à acquérir certaines procédures et connaissances qui sont indispensables à l'apprentissage de la lecture. La nature du trouble cognitif doit être identifiée afin de leur apporter l'aide la plus efficace possible.
 
Il a été parfois avancé que certaines méthodes pédagogiques pourraient être à l'origine du trouble, ou plutôt aujourd'hui qu'elles le mettraient en évidence. C'est une accusation qui a par exemple souvent été proférée à l'encontre de la « méthode globale » et de la méthode « semi-globale » qui auraient eu pour effet d'amplifier les difficultés d'apprentissage de la lecture et de l'écriture pour les dyslexiques.
 
Aucune étude n'a mis en évidence un lien de causalité entre la méthode pédagogique utilisée et des troubles liés à la dyslexie (et la méthode véritablement globale n'a en fait jamais été employée qu'à titre expérimental). Cependant certains enseignants déclarent que la méthode globale provoquerait de « fausses dyslexies ».  En France, la méthode globale est explicitement désapprouvée, au profit de la méthode syllabique depuis les programmes de 2002 de l'Éducation nationale. Les cliniciens, pour leur part, remarquent qu'une méthode globale pourrait masquer une dyslexie (si par exemple l'enfant mémorise la forme globale des mots, sans pour autant avoir appris à décoder les syllabes), et contribuerait ainsi à en retarder le diagnostic, ce qui peut être préjudiciable à la remédiation.
 
Le fait que 70 % des dyslexiques aient des antécédents familiaux, ainsi que le fait que la dyslexie touche majoritairement des garçons (trois fois plus que de filles), et le fait que la dyslexie se retrouve davantage chez les gauchers, peuvent laisser penser qu'il s'agirait d'une résultante génétique.
 
L'évolution des troubles du langage écrit dépend de plusieurs facteurs qui varient en fonction des enfants concernés et selon le type de dyslexie ou dysorthographie, l'intensité des troubles, la précocité du dépistage, la régularité et l'intensité de la rééducation qui peut durer plusieurs années, les soutiens visant la motivation et la réparation des vécus d'échec. Dans de bonnes conditions de traitement, d'environnement et de soutien, les troubles dyslexiques et dysorthographiques s'atténuent et peuvent pratiquement disparaître s'ils sont d'intensité légère. Dans les cas sévères, il restera toujours une faiblesse à l'écrit, mais le rendement sera considérablement amélioré et moins pénalisant, permettant l'accès à des études supérieures et à des informations intéressantes.
 
La solution habituellement proposée pour faire face directement au problème de lecture est l'orthophonie. Son but à travers des séances de travail avec un spécialiste consiste à travailler sur les erreurs que peut commettre un dyslexique lors de la lecture et de l'écriture. Il consiste surtout à définir, grâce à des tests appropriés et étalonnés pour chaque tranche d'âge, le type de dyslexie et donc la nature du trouble sous-jacent afin de tenter de le résoudre ou de le réduire. Par exemple, dans la forme la plus fréquente de dyslexie, la dyslexie phonologique, le trouble se situe dans la capacité de l'enfant à se représenter mentalement la forme sonore des mots et leur composition phonétique. Les exercices réalisés de manière intensive par les orthophonistes consisteront alors à rétablir une bonne connaissance des phonèmes et de leur représentation écrite. À l'inverse, dans les formes plus rares où le trouble est plutôt d'ordre visuel ou attentionnel, la rééducation orthophonique sera très différente, basée sur la reconnaissance rapide de formes graphiques proches et la reconnaissance globale des mots écrits.
(source : wikipédia)
 
(*)Pour les enseignants - et les parents -, quelques conseils et informations sont nécessaires afin de se familiariser facilement avec ce trouble et d'aider ces enfants : face à une pédagogie adaptée à son handicap, l'enfant dyslexique pourra conserver sa motivation et pourra ainsi continuer à acquérir des connaissances en classe malgré son fonctionnement cognitif particulier.
 
Les adaptations pédagogiques permettent à l'enfant dyslexique d'être au même niveau que les autres en termes de charge cognitive (=connaissances). Il s'agit de trouver des moyens de compensation afin qu'il n'accumule pas un retard scolaire dans toutes les matières en plus de son retard en lecture et en orthographe.
 
En classe :
 
- Laisser plus de temps pour la lecture des consignes ou demander à un camarade de lire les consignes à voix haute.
- S'assurer que toutes les consignes écrites sont bien comprises avant la réalisation : reformuler.
- Favoriser les exercices à trous (grammaire, conjugaison, histoire...) pour limiter le coût orthographique.
- Faire pratiquer le tutorat par un camarade qui sert de secrétaire et vérifie la prise de notes.
- Surligner les mots importants d'un texte.
- Aide-mémoire sur la table.
 
Essayer de redonner au dyslexique une meilleure image de soi, lui redonner confiance en soi, en lui montrant que des progrès sont possibles. Possibilité de mettre en place des « contrats de travail » avec des objectifs à atteindre, laisser l'enfant s'auto-évaluer.
 
Expression écrite :
 
- Raccourcir la longueur des productions écrites (dictée, rédaction...).
- Envisager l'aide de l'ordinateur (correcteur d'orthographe) pour tout travail écrit demandé ou donner la possibilité à l'enfant de dicter à une tierce personne ce qu'il souhaiterait écrire ce qui lui permettra de se consacrer à la réflexion sur le contenu.
- Mettre à disposition un certain nombre de mots sur le thème de la rédaction pour soulager le coût cognitif relatif à l'orthographe.
- Privilégier le contrôle des connaissances à l'oral plutôt qu'à l'écrit.
 
Lecture :
 
- Pour l'évaluation des capacités de lecture ne jamais le faire lire à voix haute devant la classe mais le faire lire individuellement, en l'encourageant et le déculpabilisant.
- Pour la prise de connaissance des textes, les élèves peuvent également avoir recours au livre audio, qui contourne la difficulté en faisant appel à l'ouïe plutôt qu'à la vue.
 
Pour les devoirs :
 
- Aider l'élève à organiser son travail.
- Prévoir de fournir une feuille avec des indications précises pour les devoirs à la maison.
- À la maison, demander à ce que quelqu'un lui lise les consignes et les leçons pour qu'il les apprenne.
- Faire précéder la lecture par l'enfant par une lecture par un tiers.
 
La notation :
 
- Noter le fond plutôt que la forme.
- Ne pas pénaliser l'orthographe dans un travail spécifique autre que la dictée (exemple : en conjugaison, ne prendre en compte que la terminaison des verbes).
- Lors d'une dictée, calculer le rapport du nombre d'erreurs sur le nombre de mots écrits : ainsi l'enfant constate ses progrès en cours d'année.
- Prendre en compte ses auto-corrections dans la notation.
 
En définitive, la communication entre parents et enfants est essentielle pour apporter l’aide nécessaire à l’enfant. Un diagnostique orthophonique (en interne grâce au RASED ou à l’extérieur par le biais d’un bilan orthophonique) est essentiel pour la suite de la scolarité de l’enfant. En fin de cycle 3, si le cas l’exige, on proposera à l’élève de suivre une 6° adaptée au Collège Jean Monnet de Coulogne.
 
Pour plus de renseignements encore, vous pouvez lire ici un rapport de Mme Kelle, professeur de français au Collège Jean Monnet de Coulogne, suite au Colloque "Réussir la scolarisation des enfants en situation de handicap".